Focus sur le marché de la restauration commerciale
D’ après une étude prospective initiée par le groupe d’études et de conseils NPD, après quatre années de récession, l’accroissement de la fréquentation des restaurants perçue en 2016 devrait se perpétuer jusqu’en 2019.
Bien que certaines enseignes peinent à retrouver leur rythme de croisière, il n’en reste pas moins que la tendance générale démontre une nette reprise de la croissance. Le constat est tel que la restauration hors domicile, fortement touché par la crise depuis 2010, est actuellement en pleine évolution pour entrer dans un nouveau cycle de croissance.
Selon le groupe d’études et de conseils NPD portant sur un échantillon de référence de 18 000 consommateurs dont les habitudes ont été étudiées au quotidien, la reprise de la fréquentation est confirmée. Une reprise inopinée survenant en 2016, après quatre années consécutives de passage dans le désert, qui devrait se poursuivre dans les deux prochaines années.
Augmentation de la fréquentation
L’étude initiée par NPD fait état d’un net accroissement du nombre de visites attendues, également appelé occasions de consommation. L’étude démontre une augmentation de 0,6 % pour l’année 2017 contre un accroissement de 0,5 % en 2016. Le marché de la restauration étant vaste, il aura fallu le décomposer en 4 segments distincts : la restauration avec service à table, la restauration rapide, la restauration dans les transports et lieux de loisirs et la restauration collective. Ces 4 segments ont ainsi généré un total de 54,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016.
Dans cette même lignée, le nombre total de visites devrait connaître une hausse de 62 millions pour cette année. Les prévisions démontrent également une nette évolution de l’ordre de 111 millions de visites pour l’année 2018 et tendent à confirmer cette tendance à la hausse pour 2019. Pour l’heure, le seuil des 10 milliards de visites est un véritable record, des chiffres que l’on n’a pas revus depuis 2008 et qui seront atteints à nouveau dès 2017, avec un total cumulé de 9,9 milliards en fin septembre. Des chiffres nettement comparables au total de 2016 et qui tendent à affirmer les prévisions de croissance pour les années à venir.
Dynamisme
Ces prévisions sont la conséquence de l’amélioration de la conjoncture économique, des programmes d’expansion des chaînes de restaurant ainsi que de la vitalité de plusieurs segments et/ou du succès de certains produits, selon Maria Bertoch, spécialiste de la restauration chez NPD. Toutefois, ces prévisions ne prennent pas en considération les évènements exceptionnels et autres incidents pouvant altérer les projections.
Ainsi, le succès de la restauration rapide est indissociable à l’engouement généré par le burger qui est responsable de la croissance de la fréquentation anticipée de 3,5 %. Avec la forte extension de Burger King et la conversion du réseau Quick pour consolider sa place de challenger sur le marché, derrière le leader McDonald’s, cette croissance est susceptible de s’accentuer dans les prochaines années. Ce phénomène est d’autant plus renforcé par le développement d’enseignes relevant d’une restauration rapide qualitative nommée « fast casual » dans le jargon des professionnels. La prolifération des nouvelles enseignes telles que Big Fernand, 231 East Street sans parler de la récente arrivée de l'Américain Carl's Jr et de Five Guys l'an dernier tendent à corroborer le constat actuel de croissance. Le développement de la livraison à domicile alimente également l’engouement sur ce phénomène de société qu'est devenu le burger.
Une importante évolution sociétale
Un autre segment particulièrement en vogue, en parallèle à la prolifération des burgers : la sandwicherie boulangerie. Son succès repose sur une évolution sociétale de l’appréhension du petit déjeuner, particulièrement dans les grandes agglomérations. Cette évolution tend à développer une nouvelle consommation autour du premier repas de la journée. D’ailleurs, ce phénomène participe également à développer l’attrait vers les « coffee-shops ». Globalement, la restauration rapide confirme sa relance ainsi que son statut de locomotive de la restauration commerciale.
En ce qui concerne la restauration à table, longtemps sous pression, elle tend à suivre la tendance générale, bien qu'en retrait, selon Maria Bertoch. Mais, cette dernière affirme qu’en France, les chaînes s’adaptent plus lentement qu’en Angleterre ou en Allemagne, et crée une impression de surperformance pour celles qui arrivent à initier des « évolutions majeures ».
Enfin, la restauration collective, qui a été freinée par l’accroissement du chômage, devrait également suivre la tendance avec une reprise de fréquentation à l’horizon 2018, bien que « légère ».